mardi 30 avril 2013

Z comme "Zoufftgen"

Le Challenge de A à Z se finit aujourd'hui avec la dernière lettre de l'alphabet: la lettre Z. Pour terminer, voici une petite présentation de Zoufftgen, située au nord de la Moselle, et paroisse d'origine de Philippe HACARDIO, arrière-grand-père de Marie HACARDIO, orpheline dont j'ai relaté l'histoire il y a quelques jours.

Zoufftgen est situé à la frontière avec le Luxembourg. Plutôt rurale au sud, la commune est largement dominée par les bois au nord.

Petite particularité régionale, le nom de la commune possède une version en francique luxembourgeois et une version en français. Ainsi, Zoufftgen est le nom "francique". On retrouve le nom francisé sur les cartes des Naudins, où la paroisse est nommée "Souffletier". Sur les cartes de Cassini, la paroisse est nommée "Zoufken".



C'est donc à Zoufftgen que se termine le Challenge de A à Z. Merci en tout cas à Sophie Boudarel d'avoir pris l'initiative de ce Challenge.
A très bientôt.

lundi 29 avril 2013

Y comme "Série Yf"

Pas facile la lettre Y pour le Challenge de A à Z... Heureusement, le classement alphabétique des archives nous apporte de l'inspiration ! Aujourd'hui, petit focus sur la série Yf des archives historiques de la défense.

Petite présentation


Le Service Historique de la Défense (SHD) constitue le centre des archives de l'armée française. Il a été créé en 2005 en intégrant notamment l'ancien Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT). Il se compose du centre historique des archives implanté sur différents site, dont le site du château de Vincennes. Pour tout ceux qui ont des ancêtres militaires, le SHD est une étape obligatoire.

Me concernant, et mis à part mes grands-parents et arrières-grands-parents qui ont combattu pendant les deux conflits mondiaux, deux de mes aïeux sont cités comme soldats ou militaires : Jean CONNERATH et Louis Joseph WALENTIN.

Ils ont vécu sur une période allant de la fin du XVIIIe siècle à la moitié du XIXe siècle et sont cités dans les registres d'état-civil comme soldats pensionnés.

Recherche de soldats pensionnés


La recherche d'informations sur des soldats pensionnés débute sur le site internet du SHD. Les dossiers de pension sont en effet classés en série Yf. Il existe 13 sous-série, classées de la manière suivante :

  • 1 Yf • Pensions sur le Trésor royal, 1777-1790
  • 2 Yf • Pensions, 1801-1817
  • 3 à 9 Yf • Pensions, 1817-1914
  • 11 Yf • Instances de pension, 1915-1926

Les sous-séries 10, 12 et 13 sont dépourvues d'instrument de recherche.


Recherche dans le répertoire alphabétique en sous-série 2Yf

La recherche des pensionnés de 1815 se fait alors en sous-série 2Yf, dont le répertoire alphabétique est numérisé et mis en ligne à cette adresse (il est également disponible à Vincennes).

Le répertoire alphabétique de la sous-série 2Yf est constitué de 10 volumes. A chaque nom figure un numéro de dossier, qui constitue la cote du dossier en question. Ainsi, pour Louis Joseph WALENTIN (extrait ci-dessous), la cote du dossier classé en archive est 2Yf28343.

SHD - Répertoire de la sous-série 2Yf - Volume 10


Consultation du dossier

SHD - Répertoire de la sous-série 2Yf - Volume 10, Simon à Zylof.

La consultation du dossier peut se faire de deux manières :

  1. Se déplacer au SHD à Vincennes
  2. Demander une copie du document.

1. La consultation des archives à Vincennes se fait selon un processus de réservation de place et de documents. Pour cela, il faut être inscrit comme lecteur au SHD (possibilité de se préinscrire par internet, mais passage obligé au bureau des inscriptions situé au RdC du bâtiment).

La réservation de place et de documents peut se faire également par internet sur une page dédiée. Pour cela, il faut se munir de son numéro de lecteur et des cotes des documents souhaités. La seule contrainte (et qui est de taille) est que l'on vous propose une date pour venir consulter les documents, qui peut s'avérer être différente de la date souhaitée. Cela est du notamment au nombre de places limité en salle de lecture. Le délai est actuellement de plus d'un mois. Pour ma part, cette procédure est contraignante et peu compatible avec mon travail.



2. La deuxième solution consiste à faire une demande de reproduction d'un dossier. Celui-ci se fait également par internet, grâce à un formulaire. Pour les dossiers de pension, il faut faire précéder son numéro par GR/2 Yf. Il faut également préciser également les noms et prénoms ainsi que, dans la mesure du possible, la date de naissance et le dernier grade de l'individu recherché.

La procédure est également très longue. Pour ma part, j'ai fait ma demande internet le 16 décembre 2012. J'ai reçu un devis de reproduction de document deux mois plus tard, le 21 février 2013. Le chèque a été encaissé le 21 mars et j'attends toujours le document, soit plus de 4 mois après ma demande.



Dans tous les cas, il faudra être patient... Pour autant, je reste compréhensif. Je pense que le personnel fait avec les moyens disponibles, ce qui entraîne nécessaire des délais très longs. A Vincennes, j'ai été très bien accueilli et on m'a très bien renseigné.

samedi 27 avril 2013

X comme "X"

N'allez pas croire à une quelconque histoire en dessous de la ceinture... L'article d'aujourd'hui est relatif aux "X" ou "+", marques ordinaires généralement faites par nos ancêtres qui "n'avaient l'usage d'escrire".



Des croix peu différenciées

La majorité des marques ordinaires sont des croix latines, que l'on retrouve sous la forme de X ou +. Rien de ressemble plus à une croix, et il est difficile de reconnaître la marque d'un ancêtre au travers de ce signe.

Le choix de faire une croix n'était pas anodin. Symbole religieux par excellence, apposer une croix signifiait que l'on prenait Dieu pour témoin.


Des formes plus particulières

Certains de mes ancêtres utilisaient des signes qui permettaient de les différencier. Ceci marque sans doute un forme de caractère bien établi. C'était ainsi se "démarquer" des autres paroissiens (et pour éviter également tout usurpation d'identité...).

Ceci est le cas par exemple de Laurent DROMMEREY dont j'ai relaté la vie et la mort, et qui apposait une marque particulière. On remarque que le geste reste peu précis et il semble qu'il ne savait pas écrire.

AD57 - 9NUM/ED1E1
Cette marque particulière en forme de papillon m'a permis de l'identifier dans certains actes, lorsque son nom n'était pas cité. Je n'ai pas encore trouvé de signification particulière.



Des indices sur le métier

Certaines marques avaient leur propre signification, et notamment sur le métier. Parmi mes ancêtres, Nicolas GUITTIENNE a apposé sa marque particulière sur l'acte de mariage de sa fille, Elisabeth, le 6 juillet 1698 à Luttange :

AD57 - 9NUM/431ED1E1
Cette marque représente une navette de tisserand, métier de Nicolas GUITTIENNE, qui est confirmé dans des actes suivants.


On s'attache souvent à analyser les signatures, mais analyser les marques de nos ancêtres peut nous renseigner sur leur caractère ou leur métier.

vendredi 26 avril 2013

W comme "Walentin"

Je parlais dans un article précédent des noms de famille dont l'orthographe variait au fil du temps et en fonction des humeurs du curé de la paroisse... Voici une énigme orthographique que je retrouve dans ma généalogie, avec le patronyme "WALENTIN".


Vous aviez fait la connaissance au début du Challenge d'Apollon WALENTIN, Coquetier de son état. Dans la famille, l'orthographe de ce nom de famille nous a toujours intrigué. Pourquoi un W et pourquoi pas un V ?

Un patronyme germanisé en 1870 ?

Nous pensions au départ que le patronyme avait été orthographié de la sorte lors de l'annexion de la Moselle par les allemands à partir de 1870. Il aurait alors été "germanisé" avec le remplacement du V par le W. Ceci peut sembler logique. Pour autant, lorsqu'on analyse les registres d'état civil, les autres patronymes débutant par un V restent orthographiés de la sorte...

Le W, bien avant 1870...

La première hypothèse est très vite balayée lorsque l'on retrouve le patronyme orthographié avec un W avant 1870.

En 1817, on retrouve le grand-père d'Apollon WALENTIN, Louis Joseph (Sosa 240), pensionné militaire :

Archives SHD - Pensions, 1801-1817 (Cote 2Yf) Volume 10
En 1788, à sa naissance, son parrain est cité dans l'acte de baptême. Son nom est orthographié avec un V par le curé, mais la (belle) signature du parrain, Louis Joseph, montre ostensiblement un W:

AD57 - 9NUM/312ED1E3 (paroisse de Hayes)

... mais un V avant 1780

8 ans plus tôt, en 1780, on retrouve la signature du grand-père de Louis-Joseph WALENTIN (Sosa 240), Bernard dans l'acte de décès de son fils, Jacques. Surprise. Son nom est orthographié avec un V, tout comme il l'écrit lui-même dans sa signature :

AD57 - 9NUM/5E111/3 (paroisse de Courcelles-Chaussy)
Les autres actes qui remontent au delà de 1780 ne montrent plus de signatures, mais le patronyme est toujours orthographié avec un V par les curés des paroisses concernées.

Conclusion

L'orthographe du patronyme WALENTIN avec un W daterait de la fin du XVIIIe siècle. Cette première apparition du W est présente dans la signature de Louis Joseph WALENTIN, également parrain de mon aïeul, mon Sosa 240.

Ce W n'apparaît vraiment qu'à partir de ce Sosa 240 : Louis-Joseph WALENTIN, fils naturel de Catherine VALENTIN. Alors, erreur de transcription qui s'est figée dans les registre ou souhait de Louis Joseph ?


jeudi 25 avril 2013

V comme "Vacances studieuses"

En écho à l'article d'Elodée sur "Vacances, Voyages", voici un article sur ce thème des vacances. En effet, pour la plupart des généalogistes, les seuls moments véritablement propices aux recherches sont les vacances. Ceci est particulièrement vrai lorsque l'on se situe loin de la région concernée...


De l'intérêt des vacances

En me déplaçant dans ma région d'origine, je me cale quelques demi-journées destinées aux recherches généalogiques. J'en profite pour:
  • interroger des personnes ressources,
  • visiter des villages, cimetières ou autres lieux
  • consulter des documents "sources" aux archives départementales

Anticiper et préparer ses déplacements

J'ai mis au point depuis quelques mois des fiches de recherche. Ainsi, pour chaque sujet
ou chaque question que je me pose et qui nécessite tout un processus de recherche je crée une fiche en y mettant la question posée, l'objectif de ma recherche, ainsi que les documents ou types de documents que je dois consulter.

Pour les recherches aux archives départementales, les sites internet facilitent également la tâche, grâce aux repertoires numériques plus ou moins détaillés. Avec un peu de connaissance des différents fonds et sous-séries, et une recherche dans les répertoires numériques, j'arrive à déterminer les cotes des documents ou les sous-séries à consulter.

Ainsi formalisées, les fiches sont rangées et classées en un même endroit. Ensuite, je ressors toutes les fiches avant chaque vacances et choisis les sujets de recherche à travailler. A chaque visite en salle de lecture, je me fixe un ou deux sujets (en fonction du nombre de documents à consulter), ce qui évite de se disperser. Je prends également d'autres sujets, au cas où il me resterait un peu de temps.

Etre méthodique, ne rien oublier...

En salle de lecture, il est important d'être méthodique et rigoureux dans la consultation des documents, notamment dans le cas où l'on ne peut s'y déplacer que deux ou trois fois par an.

Je n'ai pas forcément le temps de lire et déchiffrer chaque document. Aussi, je prends en photo chaque page ou chaque document qui m'intéresse. Une fois à la maison, je peux prendre le temps de déchiffrer et retranscrire. Ceci demande néanmoins un minimum de méthode car on peut très vite être envahi par des prises de vue à ne savoir qu'en faire.

Premièrement, je note les cotes des documents consultés sur une feuille (chose que j'oubliais au départ...). Au démarrage de chaque série de photos d'un même cote, je prends également en photo une feuille blanche avec la cote écrite dessus (un peu comme au démarrage de chaque bobine de microfilm). Cela permet de faciliter les tris entre chaque série de clichés.

De retour à la maison, je classe chaque série de photo par dossier (chaque dossier est nommé selon la cote). Pour les archives notariales ou judiciaires, j'essaie dans la mesure du possible de créer un tableau repertoriant les actes ainsi récupérés et les images qui leurs correspondent.

Au final, mes résultats sont classés par lieu d'archive/Sous-Série/Document (coté).

mercredi 24 avril 2013

U comme "Une journée de pause..."

Très peu de temps aujourd'hui, et peu d'inspiration. J'utilise alors mon "joker" (règle que je viens d'instaurer !) pour Une journée de pause dans le Challenge...

A demain pour la lettre V !

mardi 23 avril 2013

T comme "Temps"



Le temps qu'il fait, le temps qui passe ou qui court... le temps est partout "présent" en généalogie...


Le temps c'est d'abord le temps qu'il fait. Orage, pluie, vent, tempête, froid, sécheresse... nos aïeux qui vivaient de la terre étaient fortement dépendant des caprices du temps...


Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées,
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit.

Victor Hugo Les Feuilles d'automne, Soleils couchants 

Le temps c'est également le temps qui passe... l'horloge tourne inexorablement... C'est ce temps qui nous manque quelques fois, voire souvent. Ah! si j'avais plus de temps... sans doute mes recherches avanceraient plus vite...


Souviens-toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Baudelaire in Les Fleurs du mal, 1861

Enfin, avec les années qui passent, les faits de vie, anecdotes et autres souvenirs se perdent petit à petit... Bien évidemment, la généalogie ne permet pas de tout retrouver, mai au travers de nos recherches, on retrouve quelques bribes de ces souvenirs...

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va 
On oublie les passions et l'on oublie les voix 
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens 
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Léo Ferré

lundi 22 avril 2013

S comme "Sources"


Les sources sont un élément fondamental de toute recherche, qu'elle soit scientifique, historique ou généalogique. Petit focus sur l'intérêt et surtout la manière de citer ses sources. 

De l'intérêt des sources

 
Carl Spitzweg, Le Rat de bibliothèque .
La source désigne l'endroit d'où une information est tirée. Il peut s'agir de documents d'archive, d'ouvrages, d'articles scientifiques, de thèses, ou encore de communications personnelles, de courriers, de vidéos...

La source est fondamentale tant pour l'auteur que le lecteur. Pour l'auteur, elle permet de justifier son information. Pour le lecteur, elle permet de connaître l'origine de l'information pour éventuellement la consulter, ou en tout cas pour être certain que l'information donnée est fondée sur un document ou une ressource précise.


Ceci étant dit, comment citer l'origine de l'information et ses sources ?

La citation des sources issues d'ouvrages


Une première méthode peut s'inspirer de la norme Z44-005 "Description des références bibliographiques" qui décrit la manière de citer une référence bibliographique. Ainsi pour les livres, elle se structure de la manière suivante :

  • NOM de l'auteur, P(rénom). Titre de l'ouvrage. Nième édition. Tomaison. Ville d'édition: Editeur, année d'édition, nombre de volumes, nombre de pages. (Nom de la collection; n° dans la collection).

Cela donne par exemple :

  • KIEFFER J. Villages et villageois en Lorraine au 18e siècle. Metz, Editions Serpenoises, 2002, 138p.

D'autres méthodes préfèrent mettre l'année après le nom de l'auteur (KIEFFER J., 2002. Villages...)

Dans le corps de texte d'un article ou d'un ouvrage, la source est citée entre parenthèse en précisant le NOM de l'auteur, et l'année. Ces informations renvoient à une liste de références bibliographiques en fin d'article ou d'ouvrage. Par exemple (KIEFFER, 2002), renvoie à la référence complète présentée juste au dessus.


La citation des sources issues des archives


Tout se complique avec les documents issus d'archives...Prenons par exemple les registres paroissiaux de la paroisse de Luttange de 1680-1710. En utilisant la méthode citée précédemment, il apparaît que nous n'avons ni d'auteur (à moins de relever tous les curés..., ou alors de citer simplement "Collectif"), ni d'année d'édition, et encore moins d'éditeur...

Il faut se rappeler ici que l'information doit permettre à tout à chacun de retrouver le document source. Ainsi, pour les registres paroissiaux de Luttange, les informations minimales sont:
  • le lieu de localisation (Archives départementales de la Moselle)
  • la cote du document (431ED1E1) (ou 9NUM/431Ed1E1 pour les archives numérisées).
Pour ma part, je note de la manière suivante :
  •  AD57, 9NUM/431ED1E1
Dans mon logiciel de généalogie, et pour chaque évènement, j'ajoute d'autres informations pour préciser la source :

  • Type de document - le nom de la paroisse/commune - le type d'évènement - le nom de l' (des) intéressé(s) -  la date (la référence de la source).

Ceci donne par exemple :


  • Registres paroissiaux - Paroisse de Luttange - Baptême - Marie Thérèse DANY - 28/09/1695 (AD57 - 9NUM/431ED1E1)
Ceci permet par exemple de préciser l'origine d'une date ou d'un lieu (par exemple une date de naissance peut être retrouvée grâce à l'acte de mariage).





Pour finir, je ne peux que vous conseiller le très bon article de Sophie Boudarel concernant l'utilisation des sources en généalogie: Comment utiliser les sources en généalogie ?

samedi 20 avril 2013

R comme "Raisin"

Nous sommes le 22 octobre 1716. Le curé de la paroisse d’Ay est appelé pour le décès soudain de Laurent DROMERY. Le curé est fort embarrassé, puisqu’il n’a pas pu lui donner les sacrements de l’Eglise et le Saint-Viatique… surtout lorsqu’on lui apprend qu’il est décédé à cause d’un raisin… Voici l’histoire de la vie mouvementé et la fin quelque peu particulière de Laurent DROMERY, mon aïeul à la dixième génération. 


Ses origines entre Avesnois et Hainault

AD 59 / 5 Mi 011 R 10
Né vers 1632, Laurent DROMERY (ou DROMMEREY) est originaire de l’Avesnois, dans une région située entre Fourmies, Wallers-Trélon et Momignies.

En avril 1668, il se marie avec Françoise LANDELOUS, à Fourmies. Installés à Fourmies, ils eurent sept enfants : Jeanne en 1669, Etienne en 1671, Marguerite en 1673, Anne en 1676, Philippe en 1678, Nicolas en 1681 et Hélène en 1683 (Source : Archives Départementales du Nord - 5 Mi 011 R 010).


Migration et installation à Vinsberg, paroisse de Luttange

Vers 1686/1687, il quitte sa région natale avec femme et enfants pour s'installer en Lorraine. Ils partent avec de nombreuses familles dont les familles DANY, DEFLORENNE, ou VALDOR. Ils s'installent alors au village de Vinsberg où il est laboureur. En septembre 1687, naquit Antoine, son dernier enfant.


En août 1694, il est cité comme "Laboureur demeurant à Vensbergue" lors du baptême de Lorens SERFONTAINE dont il est le parrain (Registres paroissiaux de Rurange - AD57 - 9NUM/605ED1E1).

 
Déménagement à Rurange


Vers le mois d'octobre 1697, il part s'installer avec ses enfants à Rurange, village situé à quelques kilomètres de Vinsberg.

Son installation à Rurange est estimée entre février et octobre 1697. En effet, En février 1697, il demeure encore dans la paroisse de Luttange, comme le témoigne l'acte de mariage de son fils Estienne, où il est cité comme originaire de la paroisse. En octobre 1697, il est cité comme habitant Rurange lors la réalisation de bancs dans l'église de Rurange (AD57 - 9NUM/605ED1E1, vue 5). Sa résidence à Rurange est confirmée par l'acte de décès de son épouse en 1702 (Registres paroissiaux de Rurange - AD57 - 9NUM/605ED1E1). Lors des mariages de ses enfants, Philippe et Hélène, en février 1704, il est cité comme Laboureur et Eschevin.


4 mariages et un enterrement...

Laurent ne devait pas aimer la solitude... En effet, après le décès de sa première femme en mars 1702, il se remarie en juillet de la même anné avec Elisabeth ETTINGER, veuve de Nicolas WAGNER, et mère de son beau-fils et de sa belle-fille... (AD57 - 9NUM/311ED1E2).

Elisabeth décède en 1710. Il se remarie en troisième noce avec Madeleine FORFERT de Flévy. Il semble qu'il s'installe ensuite à Flévy, paroisse d'Ay (AD57 - 9NUM/5E154). Après le décès de sa troisième épouse, il se remarie en quatrième noce avec Catherine FABER (AD57 - 9NUM/43ED1E2).

Après quatre mariages et une vie de près de 84 ans, Laurent DROMMEREY meurt "accidentellement" le 22 octobre 1716. Voici ce que l'on peut lire dans l'acte de sépulture des registres paroissiaux d'Ay :
''Laurent Dromery [...] est décédé [...] sans avoir reçu les sacrements parce qu'il est mort subitement même en mangeant un raisin et se portant fort bien auparavant"

(AD57 - 9NUM/43ED1E2).
Son petit-fils, André DROMMEREY se mariera quelques années plus tard avec Marie HACARDIO...

Lien vers l'arbre de Laurent DROMMEREY

vendredi 19 avril 2013

Q comme "Questionner ses proches"

On pense souvent que la généalogie est d’abord une affaire d’archives ou de vieux papiers. Pourtant, on néglige trop souvent, et à tort, les témoignages « vivants », ceux de nos parents, grands-parents, oncles et tantes et cousins…

En fait, questionner ses proches doit être la première étape de toute recherche. Pour ma part, je connaissais des bouts d’histoires que l’on m’avait racontées et j’en avais de vagues souvenirs. Retourner à la source était indispensable.

Questionner ses proches, c’est se donner toutes les chances de retrouver des indices indispensables à nos recherches, et on peut être quelque fois surpris des informations, notes ou documents en leur possession. Enfin, questionner ses proches, c’est également leur faire partager les résultats des recherches !

De mon côté, je n’hésite pas à faire cela en plusieurs fois. Cela permet d’éviter le côté « interrogatoire » que je n’aime pas trop infliger. L’avantage est de pouvoir poser de nouvelles questions, revenir sur des sujets « épineux » ou de laisser le temps à la personne de réfléchir ou de retrouver des documents ou photos.

jeudi 18 avril 2013

P comme "Plus vieil ancêtre connu"

Souvent considéré comme point de départ des recherches généalogiques, le plus vieil ancêtre connu est la personne la plus ancienne dont on connaît de façon certaine l’existence…

Au départ, le plus vieil ancêtre connu est souvent de la génération des arrière-grands-parents. Petit à petit on repousse les limites, de génération en génération. Malheureusement, certaines branches sont stoppées nettes par des registres lacunaires, ou par des enfants abandonnés ou dont le père est inconnu.

Au fur et à mesure que l’on remonte le temps, les certitudes laissent place aux hypothèses, aux doutes… Aussi, la filiation du plus vieil ancêtre connu est à prendre avec précaution. Néanmoins, même s’il ne s’agit pas d’une course dans le temps, il est toujours satisfaisant de remonter les siècles…

Pour ma part, je remonte de façon certaine (ou du moins de façon assez sûre) jusqu’au début du 17ème siècle (naissance présumée) grâce aux registres paroissiaux. Cette limite pourrait être, je pense, repoussé pour certaines lignées grâces aux contrats de mariages et autres actes passés devant notaire. Cependant, ce travail peut s’avérer très long, et ma situation géographique, loin de ma région de naissance, ne me facilite pas la tâche.

Sur la base de travaux réalisés par d’autres personnes (Généanet), j’ai pu cependant remonter certaines lignées. Alors qui est mon plus vieil ancêtre connu supposé ?

Il s’agirait de Johan der SCHWEITZER (Sosa 113520). Johan der SCHWEITZER serait né vers 1510 et décédé après 1576. Il est considéré comme le plus ancien SCHWEITZER connu dans la région de Thionville. Il est recensé dans la seigneurie de Fontoy en 1561 "der Schwetzer", échevin de Beuvange en 1570, il est également mentionné dans le compte du Weinrichter de Thionville en 1575-1576 "der Schweitzer (Source ).16 générations me sépareraient de lui...

Et vous, quel est votre plus vieil ancêtre connu ?

mercredi 17 avril 2013

O comme "Orpheline à 11 ans"

Voici l'histoire de Marie HACARDIO, aïeule à la 8ème génération, du côté de mon grand-père maternel, orpheline à 11 ans et dont l'histoire peut être retracée pour partie grâce aux archives départementales...


Naissance à Schell, déménagement à Hayange/Marspich et perte de ses parents...


Marie HACARDIO est née le 10 janvier 1721, à Schell, paroisse de Luttange (AD57, 9NUM431ED1E2) et elle est le premier enfant de Jacques HACARDIO et Thérèse DANY. La famille s'installe ensuite à Hayange ou Marspich et s'agrandit avec la naissance de Nicolas, le 30 novembre 1722 (AD57, 9NUM/311ED1E3).

Thérèse DANY décède quelque temps plus tard. Jacques HACARDIO se remarie ensuite avec Jeanne BEIL en 1726. Ils eurent ensemble deux filles. Le 14 février 1732, il décède à son tour. Que deviennent alors Marie et Nicolas, qui n'ont finalement aucun lien de parenté avec leur belle-mère ?


Retour à Schell...


La lecture des archives notariales de Luttange de l'année 1736 va nous éclairer sur la destinée des deux enfants. En effet, on retrouve leur signalement dans un acte notarié datant du 19 mars 1736 (AD57, 3E-2516). Marie HACARDIO est alors âgée de 15 ans, et son frère de 13 ans.

 

On y apprend que les enfants sont confiés à leur tuteur, Charles DANY, laboureur à Schell, c'est à dire, le frère de Marie HACARDIO (et donc leur oncle maternel). On peut donc penser que Jeanne BEIL, leur belle-mère n'a pas souhaité (ou n'a pas pu) garder les deux enfants avec qui elle n'avait finalement pas de lien de parenté.

Dans cet acte, Charles DANY laisse à titre de bail pour six années et six récoltes les biens immeubles et terres appartenant aux enfants provenant de la succession de leur père et de leur mère à Michel MAURICE, également laboureur à Schell. En deuxième page, on apprend également que André DROMMEREY, de Rurange s'est porté caution pour Michel MAURICE.

A cette lecture, je sursaute un peu car il s'avère qu'André DROMMEREY est également le nom du futur époux de Marie HACARDIO...



Où l'on apprend que Marie HACARDIO et André DROMMEREY se sont mariés, et sont cousins...

Après vérification, je trouve la confirmation qu'il s'agit de la même personne. En 1736, André DROMMEREY était manœuvre à Rurange (situé non loin du village de Schell). Il était marié à Marie FAVRE. Ils s'installèrent après fin 1736 à Schell où il est également manœuvre, comme en témoignent les registres paroissiaux (AD57, 9NUM431ED1/E3). Sa première épouse décède fin septembre 1742. Finalement, il se marie en seconde noce avec Marie HACARDIO, en mai 1742... histoire d'amour ou histoire de terres ?

L'acte de mariage présent dans les registres paroissiaux de Luttange nous renseignent sur le lien de parenté existant entre les deux époux (AD57 - 9NUM/431ED1E3):
  
"Les dits André Drommerey et Marie Hackariot ont obtenu un bref de dispense de Notre Saint Pere le Pape Benoit quatorze en date du premier Mars de la présente année adressé à Monsieur L'official de Metz pour l'informer de la vérité exposé à notre Saint père le pape Laquelle information nous à étée commise par lettre de Mr Delande official du diocèse après la resquest qui a étée présentée par le dit andré Drommerey Laquelle information nous avons trouvé qu'il était parent au Second degré par alliance avec la ditte Hackariot et en outre du second et troisième par consanguinité [...]".

André et Marie demeureront à Schell jusque dans les années 1757/1758 avant d'aller s'installer à Rurange. Ils auront 8 enfants dont mon ancêtre, Marie DROMMEREY.

Marie HACARDIO décède "subitement" à Rurange le 8 février 1785 avant le jour à l'âge de 64 ans (AD57, 9NUM605ED1E3).

L'arbre de Marie HACARDIO

mardi 16 avril 2013

N comme "Noter"

Un très court billet aujourd’hui sur la base des recherches généalogiques (et pas seulement…) : noter.

Au départ, je ne notais que très peu de choses lors de mes recherches. Je prenais ce qui m’intéressait, l’information principale, la source et c’était à peu près tout. Au fur et à mesure que j’avançais dans ma généalogie, les informations et données sont
devenues de plus en plus importantes… et un jour, la fameuse question arrive « mais où l’ai-vu ? », « c’était dans quel document ? »… Pour éviter ces questions, je me suis rendu compte qu’il fallait tout noter… quitte à prendre un peu plus d’informations que nécessaires…

Aujourd’hui, je prends des notes dans un cahier, mais ce système ne me satisfait pas entièrement. Outre le côté chronologique des notes prises, je me rends compte que cela ne résout pas tout et je cherche quelque fois pendant longtemps où j’avais bien pu prendre ces fichues notes… Autre inconvénient, ce cahier ne peut pas entrer en salle de lecture aux archives départementales…

Je cherche encore aujourd’hui un moyen d’optimiser tout ça : conserver l’aspect pratique de la prise de note manuscrite, tout en facilitant un tri et un traitement des informations récupérées… En tout cas, si vous avez des suggestions ou idées, je suis preneur !

lundi 15 avril 2013

M comme "Malgré-nous"

Le mot "Malgré-Nous", pour rendre hommage à mon grand-père...

Tu es né en 1923. La guerre de 14-18, la "Der des Der", était terminée depuis déjà 5 ans et la Moselle redécouvrait la vie française. Tes parents sont en effet nés allemands, mais ont reçu une éducation à la française... A trois ans, ta mère décède. Ton père se remarie quelques années plus tard.

En 1939, la guerre éclate. Tu avais presque 16 ans. C'était d'abord la drôle de guerre, rien ne se passait vraiment ; et puis, en mai 1940, les soldats allemands ont envahis la France. La Moselle et l'Alsace revivent les moments terribles de 1871 et sont intégrées au Reich... Malgré-toi, tu es devenu allemand.

En 1942, tu avais 19 ans. La police allemande t'a arrêté sans ménage car elle te soupçonnait de sabotage à l'usine où tu travaillais. Tu a été envoyé dans un camp de prisonniers. 

Quelques mois plus tard, tu a été contraint de prendre l'uniforme allemand.Après une période de formation, tu es parti vers l'Est. C'est sur le font soviétique que l'on envoyait le plus souvent les Alsaciens et Mosellans qui avaient été incorporés de force dans la Wehrmacht, pour éviter toute tentation de fuite.

Le jour de tes 20 ans, tu es arrivé sur le front de Stalingrad. Devant toi, il n'y avait plus un arbre, seulement la désolation. Tu as dit "Oh maman...". Tu as ensuite vécu l'horreur de la guerre. Tu n'as jamais vraiment voulu en parler.

En février 45, tu as été blessé pendant la bataille de Kurland. Pendant un moment, tu resteras paralysé. Tu es envoyé à l'hôpital à Regensburg (Ratisbonne). La blessure étant sévère, tu y resteras pendant le restant de la guerre. Lorsque l'on connait le sort des soldats allemands qui ont combattu à Kurland, sans doute cette blessure, aussi douloureuse soit-elle, t'a sauvé la vie...

En mai 1945, tu a été libéré de l'hôpital. Après avoir récupéré quelques habits civils, tu a pris la route pour la Moselle et tu as pu retrouver ta maison. Tu es redevenu français, et surtout libre.


Mon grand-père fait parti des milliers de jeunes alsaciens et mosellans qui ont été enrôlés de force dans l'armée allemande. Tous n'eurent pas la chance de revenir vivant. Après la guerre, certains eurent du mal à comprendre comment de jeunes français ont pu revêtir l'uniforme allemand. Certains diront qu'ils étaient collabos. L'histoire est beaucoup plus complexe qu'elle n'y parait. Avaient-ils le choix ? Quelle choix ? Partir en guerre du côté allemand ou refuser, et entraîner avec eux, toute leur famille dans les camps de concentration ? Je le sais, mon grand-père détestait cet uniforme, il le haïssait. Qu'aurais-je fait à sa place ? Je ne sais pas. La seule chose que je sais, c'est que l'on ne peut pas les juger.

A partir des témoignages de proches et documents retrouvés, j'ai pu retracer l'histoire de mon grand-père. J'ai aujourd'hui un immense respect pour lui et son parcours.

 

> Pour ceux qui ont l'occasion de passer à côté de Metz, je vous conseille l'exposition "Malgré-Eux dans l’armée allemande-  Les incorporés de force mosellans 1942-1945", aux archives départementales de la Moselle (Saint-Julien lès Metz), jusqu'au31 août 2013 (entrée libre).

Plus d'informations.

samedi 13 avril 2013

L comme "Lire, et encore relire"

Lorsque l'on commence la généalogie, on arrive très vite devant des registres paroissiaux ou des actes notariés qui, de prime abord, nous paraissent illisibles... Pourtant, il ne faut pas s'arrêter au premier mots difficile à transcrire. Avec les erreurs et l'expérience on peut y arriver... Voilà la manière dont je travaille, inspiré de méthodes ou de conseils glanés à droite et à gauche...

1. Préparation du document

Cette étape ne vaut que lorsque l'on est en face d'un document scanné. Je manière générale, je conseille de le faire (ou en tout cas de le prendre en photo s'il provient d'archives). Ceci permet de jouer sur la luminosité, les contrastes, et surtout de zoomer. J'utilise personnellement Picasa. Je recadre à la taille de la page et je fais d'abord un "Contraste automatique".

2. Commencer à déchiffrer

En premier lieu, je commence toujours par identifier des mots facilement compréhensibles ("Par devant le notaire royal de...", des patronymes, des lieux, des noms communs...). Grâce à ces mots, j'arrive à identifier l'écriture et la forme des lettres employées par le rédacteur.

3. Comparer à des textes similaires

Lorsque l'on débute la transcription d'un acte notarié ou de tout autre document juridique ou administratifs, certains termes ou certaines expressions reviennent souvent. J'ai souvent réussi à passer au delà des difficultés grâce à d'autres textes similaires à l'écriture plus facilement compréhensible...


4.Retranscrire

Je retranscris les textes car cela me permet de garder trace, et surtout de ne pas recommencer le travail. Pour cela, je numérote chaque ligne. La transcription se fait de ligne à ligne. Je garde également des espaces pour les mots ou groupes de mot que je comprends pas.


5. Savoir laisser tomber et décanter quelques temps...

Dans les cas de grandes difficultés, mon conseil est finalement de tout laisser tomber, et de reprendre le texte quelque temps après. Avec du recul, et après avoir laissé décanter, les mots ou morceaux de phrase qui nous donnaient du fil à retordre deviennent plus clairs (je l'avoue, pas toujours...).

6. Avoir à disposition des clefs de compréhenion

Ce que j'appelle "Clefs de compréhension", ce sont les traductions, listes de mots, d'abréviations, ou alphabets qui nous facilitent la tâche devant des mots ou lettres dont l'écriture n'est plus la même aujourd'hui... A droite, par exemple, cet alphabet m'aide particulièrement dans la transcription des textes et courriers de la Moselle pendant l'annexion par les allemands (écriture gothique).




Si vous avez d'autres conseils, je suis preneur !



vendredi 12 avril 2013

K comme "Kauffman ou Marchand ?"

Pour ceux qui ont des ancêtres en Moselle ou dans les zones frontalières du nord-est de la France, la plupart des patronymes ont des consonances germaniques. Il faut dire en effet que le département se situe au niveau d’une frontière linguistique, qui trouve son origine bien avant l’annexion de la Moselle par l’Allemagne en 1871, mais au cours des invasions à la fin de l’Empire Romain.

La langue parlée jusqu’à très récemment au nord de la Moselle était du Francique (proche de l’allemand, mais avec ses spécificités propres). Les patronymes du 18ème siècle ou d’aujourd’hui sont marqués par cette langue. La plupart de mes ancêtres maternels habitaient ainsi dans une zone située proche de la limite linguistique, et il est sans doute possible que certains étaient bilingues.

A une époque où la langue officielle du Royaume de France était le français, les curés rédigeaient les actes des registres paroissiaux en français (ou encore en latin). Aussi, il n’est pas rare que certains aient trouvé bon de traduire certains patronymes en français dans les actes. Pire même… certains curés retranscrivaient les patronymes, tantôt en francique, tantôt en français en fonction de leur humeur… Il en résulte quelque fois des petites épines généalogiques que l’on arrive à résoudre assez facilement. Voici ci-dessous quelques exemples retrouvés :

  • Müller / Meunier 
  • Wagner / Charron 
  • Braun / Brun ou Lebrun 
  • Junger/Lejeune 
  • Schumacher/Cordonnier 
  • Weber/Tisserant 
  • etc

Une épine qui m’a pris un peu plus de temps a été le patronyme SCHERER, que je n’avais pas traduit immédiatement. Je cherchais en effet les enfants du couple Jean SCHERER / Augustine DANY. Après quelques recherches, je retrouvais un acte de décès de Jean SCHERER habitant à Schell et décédé à Metzervisse. Il était alors âgé de 26 ans. Je retrouvais également un acte de mariage de son fils, mais pourtant aucune trace à Schell… Arès quelques recherches et finalement traduction (SCHERER = Tondeur), je retrouvais enfin un couple que j’avais mis de côté : Jean BARBIER / Christienne DANY qui avait un fils à Schell, et dont le prénom et la date de naissance concordaient avec le fils de Jean SCHERER / Augustine DANY. Je conclus alors qu’il s’agissait du même couple, et que le curé de la paroisse de Luttange avait pris le soin de traduire SCHERER en BARBIER…

Jean SCHERER / Jean BARBIER, deux noms, une seule personne (AD57 - 9NUM431ED1E3)

Une chose est donc à prendre en compte en généalogie. L’orthographe d’un patronyme ne veut pas dire grand-chose, puisqu’il s’agissait souvent d'une retranscription phonétique d’un nom parlé. Pour des régions frontalières, un autre point est à prendre en compte : un patronyme peut se trouver francisé (et inversement…).

jeudi 11 avril 2013

J comme "Joie"

Petit billet d"humeur" aujourd'hui...

La joie de trouver...

Partir de l'existant pour remonter les générations, reconstituer les familles, leurs modes de vie, leurs histoires... Tout cela se fait grâce à des heures et des heures de travail. Certaines branches sont faciles à remonter... tellement faciles que l'on se demande si on ne fait pas fausse piste. Pour d'autre, c'est plus compliqué. Nous sommes en face d'hypothèses, d'épines, de questions... comment les résoudre ?

Les recherches en généalogie nous obligent à aller plus loin dans nos réflexions. Tels des détectives, nous cherchons des indices. Au fil du temps, on découvre de nouveaux champs de recherches, comme si d'immenses bibliothèques s'ouvraient devant nous. Et puis il y a également les forums, blogs, ou tout simplement les discussions engagées par hasard en salle de lecture des archives départementales.

Travail de longue haleines, certes, mais travail payant si l'on prend le temps. Le temps de chercher, le temps d'attendre. Être patient comme nous le proposait Sophie hier...

Des pistes se dessinent enfin. Nous savons précisément ce que nous cherchons et la voie pour y parvenir, même si elle peut sembler longue. Et enfin...

.. enfin, on retrouve ce document tant cherché, ou on reçoit ce courrier tant attendu, peut-être depuis plusieurs mois. Et au moment d'ouvrir le document, ou d'ouvrir l'enveloppe, quelle joie! ce que nous attendions arrive enfin et nous permet d'avancer, peut-être même de lever une épine de notre généalogie.

Finalement, c'est peut-être aussi pour cela que je me passionne pour la généalogie.


mercredi 10 avril 2013

I comme "Italie"

La généalogie nous permet de voyager vers nos territoires d’origine. Parmi les branches « principales » de mon arbre, il y a une branche italienne, qui trouve son origine dans la région de Côme. 

  • Dans le cas d’ancêtres situés à l’étranger, les choses peuvent assez vite se compliquer du fait : 
  • De l’éloignement géographique,
  • De la barrière de la langue, 
  • Des procédures d’obtention de copie d’actes qui peuvent être différentes ou particulièrement complexe, 
 Au départ, je n’avais pas grand-chose comme informations concernant mon arrière-grand-père. Un nom, un village d’origine en Italie, et une date de décès. C’était de toute façon assez pour interroger, de la manière la plus simple et la plus classique, les archives municipales de Metz où il est décédé.

Première information, j’obtiens une date de naissance et le nom de ses parents. Ces éléments devaient me permettre de pouvoir récupérer son acte de naissance, le mariage de ses parents pour remonter le fil. Sauf que les difficultés commencent, et l’éloignement fut difficilement surmontable au départ. Des mails envoyés à la commune d’origine restèrent sans réponse.

Après quelques recherches, et par chance, le site Ancestry.com possède dans ses bases les registres d’état civil de la province de Côme et du village de Tavernerio dont mon arrière-grand-père était natif. Rapidement, et moyennant un abonnement annuel de 6 ou 7 euros (uniquement Italie), je trouve enfin son acte de naissance. Petit à petit, je remonte le fil et découvre des noms de familles encore inconnus dans ma généalogie: CARUGATI, ROSSI, RONCHETTI… La limite temporelle est assez vite atteinte car les registres d’état-civil d’Italie démarrent en 1866.

Chose intéressante concernant les archives italiennes, elles possèdent ce qu’ils appellent les « Allegati ». On y retrouve notamment les dossiers de mariage (publication des bans, certificat de pauvreté, copie d’acte de naissance…). C’est grâce à ces dossiers que j’ai pu retrouver, via les archives italiennes, la publication des bans du mariage de mon arrière-grand-père et de mon arrière-grand-mère qui a été célébré en France. Je n’avais jusque là aucune information sur ce mariage.

Aujourd’hui, l’Italie commence petit à petit à mettre en ligne les actes d’état-civil numérisés. Pour l’instant, il y a encore beaucoup de lacunes, mais nul doute que cela va s’enrichir au fil des mois et des années. Je vous conseille donc le site …


mardi 9 avril 2013

H comme "Hérédité"

Hérédité, nom féminin :
  • Transmission des caractères génétiques des parents à leurs descendants. 
  • Ensemble des dispositions physiques ou morales transmises des parents à leurs descendants (Larousse). 
 La généalogie fait partie de ces disciplines qui nous incitent à réfléchir sur cette question fondamentale que se pose l’être humain : D’où je viens ? Où vais-je ? (et dans quel état j’erre…).

Biologiquement, nous sommes chacun issus d’un miracle qui est celui de la fécondation, c'est-à-dire la rencontre d’un gamète mâle, le spermatozoïde, et d’un gamète femelle, l’ovule. La combinaison des deux crée une première cellule dont le patrimoine génétique renferme l’ensemble de l’information nécessaire à la constitution d’un être humain entier composé de 100 000 milliards de cellules… Ce patrimoine génétique nous le tenons de nos parents, qui eux-mêmes le tiennent de leur parent… Finalement, nous avons en nous, et de façon plus ou plus importante, une petite partie des gènes de nos aïeux, qu’ils soient de la 3ème génération ou de la 15ème…

Au-delà de la génétique qui va conditionner les traits de notre visage, notre carrure, notre taille, l’environnement et l’histoire familiale dans laquelle nous baignons nous sont également transmis. Par exemple, on peut aisément imaginer que la grande migration réalisée par mes aïeux de l’Avesnois à la Lorraine a marqué plusieurs générations… La psychogénéalogie étudie d’ailleurs comment, à partir d’une histoire de famille, des caractères ou comportements peuvent se transmettre de génération en génération.

Enfin, au travers des générations, nous nous transmettons des objets, des histoires ou des légendes de famille. Ces dernières, même si elles doivent être interprétées avec prudence, trouvent une origine quelque part. On dit par exemple que ma branche maternelle serait originaire de Hollande… Pourtant, aussi loin ai-je pu remonter, je ne parviens à retrouver d’ascendance dans l’autre pays du fromage… est-ce une légende de famille ? une vérité déformée ? une histoire véridique mais qui remonte au-delà des siècles ?

Quelle soit dans nos traits, dans notre caractère ou dans les objets légués, la notion d’hérédité (ou d’héritage) est fondamentale pour comprendre d’où l’on vient.

NB : Je vous conseille la lecture de l’article posté hier par Elodée sur le mot « Génétique », où elle explique de façon simple et illustrée les principes de base de la transmission et de la variabilité des caractères génétiques d’un couple à ses enfants : http://rencontre-ancetres.blogspot.fr/2013/04/g-comme-genetique-ou-pourquoi-les.html

lundi 8 avril 2013

G comme "Guerre de Trente Ans"

Période trouble de l'histoire en Lorraine, mais qui a une importance capitale dans ma généalogie... notamment en ce qui concerne ma lignée maternelle. Au fur et à mesure de mes recherches (et encore hier), je me rends compte de l'importance de ses conséquences...

Petit rappel historique

La guerre de Trente Ans débute en 1618 et se termine en 1648. Elle est déclenchée par la révolte des protestants tchèque et trouve son origine au niveau religieux. Suivirent différentes périodes qui impliquèrent au final l'ensemble des grandes puissances européennes. Elle opposa notamment les Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique aux protestants aux puissances voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves. Même si elle était catholique, la France entra dans la guerre pour réduire la puissance de la maison de Habsbourg.


La Lorraine meurtrie

Durant cette période, la Lorraine subit de plein fouet les ravages de la guerre, notamment autour des années 1635.  La guerre de Trente Ans a ruiné de nombreux villages (dont Schell et Vinsberg). Les pillages et les mises à sacs des troupes Suédoises et Françaises, ainsi que les épidémies de pestes ont lourdement touchés la Lorraine. La population est décimée, que ce soit par le manque de nourriture, les maladies, les massacres ou les règlements de compte. Durant cette période de troubles, de nombreux habitants se réfugièrent avec leur bétail dans les bois environnants, certains se nourrissant de glands ou d’herbes sauvages (La guerre de Trente Ans: Cendres et renouveau, par Henri Sacchi).

Le livre de monsieur DOSSE sur la ville de Luttange nous relate par exemple un épisode particulièrement dure en 1635, faisant suite à un massacre orchestré par le colonel Maillard, du parti luxembourgeois, qui fit brûler le village de Vigy, ainsi que les malades, femmes et enfants dans leur lit. 

Au petit jour [Busselat, capitaine de Metz], arriva à Luttange où Maillard faisait mauvaise garde. La Bataille s'engagea an château. Les trois quarts des soldats de Maillard sont ués et le feu est mis au village. Tout est détruit, bétail et engrangements. Les paysans, atterés, se dispersent dans les campagnes.

Les conséquences

La guerre de Trente Ans se terminer en 1648 avec la signature du Traité de Westphalie, le 24 octobre 1648. D'autres traités suivirent, dont le Traité des Pyrénées, signé entre la France et l'Espagne le 7 novembre 1659. Parmi les dispositions du traité, la France obtient les places flamandes de Bourbourg, Gravelines et Saint-Venant, celles en Hainaut de Avesnes, Landrecies et Le Quesnoy, et au Luxembourg, celles de Damvillers, Montmédy et Thionville (source wikipédia)...dont certains villages de mes äieux.

Même si la guerre cessa en 1648, de nombreux villages restèrent abandonnés pendant plus de 30 ans, comme ce fut le cas de Basse-Ham et Haute-Ham qui sont décrits en 1681 comme des «villages ruinés et déserts par le passage des gens de guerre».

La Lorraine perdit près de la moitié de ses habitants et certains secteurs, plus touchés, plus de 70%. Il fallait tout reconstruire, défricher les terres abandonnées  et surtout repeupler le territoire. Pour favoriser un repeuplement rapide, on incita l'arrivée de nouveaux habitants, comme ce fut le cas pour une partie de mes ancêtres...


samedi 6 avril 2013

F comme "Fassenottes"



Fassenottes... J'ai découvert ce terme en feuilletant les registres paroissiaux en ligne de la paroisse de Luttange. Inséré entre deux cahiers, un texte émanant de l'évêque de Metz, et écrit par le Sieur Henweiller, curé de Hestroff, décrit les travaux à effectuer dans l'église de Luttange. La fin parle de tout autre chose...

Procès verbal de visite de l’eglise paroissiale de
Luttange faite le 14 mars dernier par le Sieur Henweiller
Curé de Hestroff archipretre de Kédange nous avons
ordonné que l’on fera des degrés plus larges pour monter
au grand autel. Qu’on fera mettre dans la nouvelle sacristie
une table commode ou le pretre puisse prendre les habits
[…]
L’autel qui est sous l’invocation de st-nicolas et d’une manière
proportionée a celui qui est sous celle de la ste Vierge que
L’on fera aggrandir les deux jours de la nef vers la porte
de part et d’autre que les susdits reparations et fournitures
de feront incessamment et sans delay sous peine d’interdiction
de ladite eglise. Au surplus nous continuons a deffendre
Les danses publiques melées des deux sexes, la publication
des valentines ou fassenottes, les creignes ou veillées nocturnes
ou les garçons et les filles s’assemblent. Donné à Metz
en notre Palais Episcopal le 28 avril 1731

Registres paroissiaux en ligne de la paroisse de Luttange (9NUM 431ED1E3 1731/1749)

On retrouve ce même texte dans une ordonnance de M. de Saint-Simon, évêque de Metz, dans le cadre de la prescription de l’agrandissement de l’église paroissiale de Thionville en 1737 (Histoire de Thionville, de Guillaume Ferdinand Teissier).

Après quelques recherches, j’ai pu retrouver dans un livre numérique une explication  de ce qu’étaient les fassenottes (Le Charivari, de Jacques Le Goff, Jean Claude Schmitt). Les Fassenottes ou Valentines de déroulaient le dimanche des Brandons (premier dimanche de Carême). Il était ainsi de tradition de regrouper les jeunes garçons et jeunes filles pour les assembler en couples. Cette fête était l’occasion de danser de chanter. Sans doute, était-ce un prélude à quelques amourettes ou véritables histoires se terminant par un mariage…

Nul doute que le clergé devait voir d’un mauvais œil cette tradition où l’on favorisait la création de couples, les danses entre garçons et fille… voire plus si affinité ; et qui plus est, en période de Carême !

Il est toujours intéressant de retrouver ces témoignages qui nous rappellent que finalement, nos aïeux trouvaient l’occasion de se divertir et de s’amuser…